mercredi 19 mars 2014

Salon du livre et approche économique


Le salon du livre à Paris, du 23 au 24 mars, est l’occasion d’enquêtes et d’études intéressantes. Le site Actualitté en regorge. Elles ne fournissent pas toutes les mêmes chiffres, mais les grandes masses sont comparables.

Rien de très nouveau, mais des tendances qui se poursuivent et l’épanouissement décomplexé d’une approche excessivement économique où la culture ne s’apprécie plus qu’en termes financiers. On peut le regretter.

Le « marché » du livre représente en 2014, selon un dossier du Monde (18 mars) 3,9 millions d’euros, ce qui en fait la première « industrie » culturelle, puisque le « marché » de la culture largo sensu pèse quant à lui 7,54 milliards. Le nombre de maisons d’édition ne peut être défini rigoureusement, elles seraient entre 1500 et 2000, les petites maisons constituant un secteur en pleine expansion.

356 millions de livres ont été vendus en 2013, y compris les livres scolaires. Ce chiffre énorme ne doit pas masquer une diminution de 4% en trois ans. Le livre numérique est encore très résiduel.

Diverses études témoignent d’une diminution du nombre de lecteurs (70% des français contre 75% en 2011), surtout de grands lecteurs (plus de 15 livres par an), et une diminution du temps moyen de lecture (5h20 par semaine contre 5h48 en 2011). Le lecteur moyen reste une femme, entre 35 et 50 ans, d’un bon niveau socio-culturel et amateur de romans.

Actualitté publie au jour le jour de nombreuses enquêtes beaucoup plus détaillées. La plupart d’entre elles traduisent une approche exclusivement économique qui déconcerte. Ne sont estimés que les livres vendus et non les livres lus. Ne sont évoqués que le chiffre d’affaires des maisons d’édition ou des libraires et pas le nombre d’usagers des bibliothèques. Les pratiques de lecture sont évoquées en terme de livres achetés, de budget-livres… Les auteurs ne se manifestent que pour défendre leurs rémunérations, leurs droits d’auteurs et leur régime social. Le temps est loin où les écrivains cherchaient surtout, économiquement, à être indépendants financièrement de leur public pour ne pas être tentés de chercher à plaire, pour vendre davantage….