mardi 20 janvier 2015

Petites pépites de Sylvain Tesson: écrire pour lutter contre la désagragation

Le baroudeur-écrivain se remet d'un grave accident survenu cet été, un soir très alcoolisé, à Chamonix.
Avant la sortie de son prochain livre "Bérézina" (éditions Guérin) Sylvain Tesson est interrogé dans le Lire de février 2015.

Quelques extraits sur la lecture et l'écriture:

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Comment se sont déroulés ces quatre mois?

- J'ai beaucoup lu, quasiment un livre par jour. C'est finalement le seul caractère bénéfique de la convalescence....Je suis d'ailleurs persuadé que la conversation permanente des livres a une efficacité au moins aussi intense que les médicaments....

L'écriture a-t-elle changé votre façon d'appréhender le voyage?

- Absolument. Et même la vie quotidienne! Le fait de savoir que le soir je prendrai quelques notes oblige à essayer de capter, au cours du défilement de la journée, ce qui pourra faire l'objet d'un petit récit, et donc à mieux écouter ce qu'on me dit, à mieux regarder le paysage qui est autour de moi, à essayer de convertir tout ce qui m'arrive en matière. Parce que le grand processus auquel on est soumis, c'est le processus de désagrégation, de l'oubli et du tri.Prendre des notes chaque soir sur ce qui t'est arrivé dans la journée peut te permettre de lutter contre le temps qui passe en emportant tout. C'est la vertu ultime de la littérature. Peut-être qu'il restera ça au moins, de l'effroyable expérience humaine.