lundi 14 mars 2016

Quelles nouvelles de Jean-Pierre Cannet?

Avec le lancement de notre année nouvelle et après le premier Rendez-Vous au Café poétique du samedi 12 mars, nous continuons de nous interroger sur nos auteurs. Où sont-ils, que font-ils ?....

Nous avons retrouvé lors d'une réunion de travail le solaire Jean-Pierre Cannet. Entre une résidence d'écrivain à Pau et divers projets (dont la préparation de la soirée littéraire du 8 juillet autour de Sam Braun, à la Maison Jules Roy) il nous confie un texte qui concerne une pièce intitulée "Rouge neige", qu'il a évoquée lors de notre réunion:


Note de l'auteur


Cette pièce s’adresse à tous. Le titre « Rouge neige » peut aussi bien évoquer Blanche neige, le monde de l’enfance, qu’un polar pour adultes … Il neige et c’est blanc, il saigne et c’est rouge.

Nous sommes dans un temps qui associe modernité et archaïsme, croyances et superstitions. Nous ne sommes pas à la fin du monde mais bien à la fin d’un monde, c’est donc que s’ouvre à nous un autre monde possible. C’est pourquoi je voudrais des mots dansés, des mots peints comme chez Chagall. Une poésie du sens pour que l’image prenne corps. Des mots comme on fait fondre un peu de neige sur sa langue.

Les différents tableaux naïfs ou expressionnistes qui composent cette pièce de théâtre sont comme un rêve éveillé. Nous sommes ailleurs, mélange d’espoirs fous et de cauchemars. Les personnages sont visités, leur subjectivité est plus forte que la raison. L’humeur est féérique et le plus improbable peut alors prendre corps : les animaux parlent, les mariés ont douze ans, les morts reviennent, la montagne peut accoucher du meilleur comme du pire.

Comme perché au-dessus du vide, Zig, le narrateur, peut à chaque instant tomber, déchoir, ou à l’inverse devenir aérien. Les anges ne sont pas loin. Mes personnages se mettent en scène, ici tout est ritualisé. Ils sont le fruit vivant de leurs chimères. C’est par ce chemin chaotique, fait de rêves et de fantasmes, que m’apparaît le plus sûr pour aller de l’homme à son cœur.
Jean-Pierre Cannet