Le salon du livre à Paris, du 23 au 24 mars, est l’occasion
d’enquêtes et d’études intéressantes. Le site Actualitté en regorge. Elles ne fournissent pas toutes les
mêmes chiffres, mais les grandes masses sont comparables.
Rien de très nouveau, mais des tendances qui se poursuivent
et l’épanouissement décomplexé d’une approche excessivement économique où la
culture ne s’apprécie plus qu’en termes financiers. On peut le regretter.
Le « marché » du livre représente en 2014,
selon un dossier du Monde (18 mars) 3,9
millions d’euros, ce qui en fait la première « industrie »
culturelle, puisque le « marché » de la culture largo sensu pèse
quant à lui 7,54 milliards. Le nombre de maisons d’édition ne peut être défini
rigoureusement, elles seraient entre 1500 et 2000, les petites maisons
constituant un secteur en pleine expansion.
356 millions de
livres ont été vendus en 2013, y compris les livres scolaires. Ce chiffre
énorme ne doit pas masquer une diminution de 4% en trois ans. Le livre
numérique est encore très résiduel.
Diverses études témoignent d’une diminution du nombre de lecteurs (70% des français contre 75% en
2011), surtout de grands lecteurs (plus de 15 livres par an), et une diminution du temps moyen de lecture
(5h20 par semaine contre 5h48 en 2011). Le lecteur moyen reste une femme, entre
35 et 50 ans, d’un bon niveau socio-culturel et amateur de romans.
Actualitté publie au jour le jour de nombreuses enquêtes
beaucoup plus détaillées. La plupart d’entre elles traduisent une approche exclusivement économique qui
déconcerte. Ne sont estimés que les livres vendus et non les livres lus. Ne
sont évoqués que le chiffre d’affaires des maisons d’édition ou des libraires
et pas le nombre d’usagers des bibliothèques. Les pratiques de lecture sont
évoquées en terme de livres achetés, de budget-livres… Les auteurs ne se
manifestent que pour défendre leurs rémunérations, leurs droits d’auteurs et
leur régime social. Le temps est loin où les écrivains cherchaient surtout,
économiquement, à être indépendants financièrement de leur public pour ne pas
être tentés de chercher à plaire, pour vendre davantage….