vendredi 3 juillet 2015

Seconde Nuit de l'Ecriture: un succès!


2EME NUIT DE L'ECRITURE à VEZELAY

UNE BELLE REUSSITE !

C'est une dizaine de personnes qui étaient réunies autour de Marie-Hélène Tréheux samedi 27 juin pour participer à la 2ème « Nuit de l'écriture » organisée par l'association RVLE.

Un accueil chaleureux a été fait aux participants par Geneviève Pascaud, présidente de RVLE accompagnée par 2 membres du bureau. Puis, Lorant Hecquet, adjoint à la culture à la mairie de Vézelay est venu leur souhaiter une belle « Nuit ».

La municipalité de Vézelay avait mis à la disposition des « écrivants » la magnifique « salle Borot » que les participants ont bien appréciée. Tous remercient sincèrement la municipalité.

Dix passionnés d'écriture donc qui, pour certains, n'avaient jamais osé franchir le pas d'écrire en groupe.

Néanmoins, les contacts se sont crées spontanément et une belle énergie circulait comme si chacun se connaissait depuis longtemps.

Après la présentation de la démarche d'écriture par Marie-Hélène Tréheux, la « Nuit » pouvait commencer...

Des textes poétiques, souvent drôles, émouvants parfois, voire décalés sont nés des différentes propositions et jeux d'écriture qui se sont succédé jusqu'à 2H45 du matin ! Tous ont osé lire leurs textes accueillis chaque fois, dans une écoute bienveillante et un profond respect.

Il y eut 2 pauses pendant lesquelles les participants ont pu se restaurer et, oh combien, apprécier les différents plats préparés et apportés par chacun.

A noter également que Pierre-Emmanuel Weck bien connu dans l'Avallonnais a été présent durant toute la « Nuit ». Il a fixé sur la pellicule de magnifiques photos, dont certaines jointes. Il nous a également fait le plaisir de prendre sa plume.

Bonne humeur et plaisirs ont donc été présents tout au long de cette « Nuit » et, déjà, certains ont formulé le souhait que le groupe se retrouve... prochainement.

Marie-Hélène
Le lien (privé) vers la galerie de photos : 
http://wp.me/P2oz2h-aop




        

     
     
     

       

      lundi 22 juin 2015

      Après le Rendez-vous au café avec Jean-Didier Urbain

      Notre ami Philippe Beyney nous fait part de ses réactions après notre dernier café littéraire avec Jean-Didier Urbain.  
       
       Un café littéraire, ça commence par une présentation de la Présidente des RVLE, mais celui du 20 juin, veille de l’été, se veut moins cérémonieux : les deux protagonistes se tiennent debout en partie assis sur une table et Geneviève Pascaud commence par une question simple, directe et vive à son invité : qu’est-ce que la sémiologie 
      Et c’est parti : faisant fi d’une réponse universitaire qui aurait pu ennuyer son auditoire, J. D. Urbain laisse dévider avec une facilité évidente le fil de ses idées ; elles arrivent en masse, il les capte au passage et nous captive en nous donnant l’impression d’être, ni plus ni moins, aussi intelligents que lui. La sémiologie était issue du domaine médical avant qu’un archéologue, H. E. Naville au XIXe siècle, l’étende à l’interprétation de l’ensemble des signes d’une société présente ou passée pour la reconstruire et la comprendre. Et avec lui, effectivement, la trentaine de chanceux qui l’écoutent comprennent : cette science est globale, totale et réclame donc du sémiologue une intelligence permanente des signes. Pour ne pas se perdre J. D. Urbain se centre et nous concentre sur ces thèmes de prédilection : le soleil, le tourisme, les voyages, organisés ou non, dans, sur et autour d’une vieille dame : la Méditerranée. Elle est « ridée », depuis 10000 ans que les hommes y échangent et s’y fixent, elle est femme, fermée voire recluse et communique difficilement avec son homme : Oceanos. La Grande Bleue, (soulignons au passage le titre du film de L. Besson « Le Grand Bleu » qui souhaite connoter, par le masculin, l’héroïsme viril des plongeurs en apnée), cette vieille dame belle et bleue est menacée et son avenir est incertain. L’orateur partage visiblement le pessimisme d’un de ses maîtres, Fernand Braudel.  
       Mais restons à l’époque du développement du tourisme plein de vie et de saveurs aux XIXe et XXe siècles, on passe du baigneur habillé et encordé, (mais oui, depuis Homère, les peurs ancestrales de Charybde et Scylla subsistent), au nageur qui flotte c’est-à-dire qui vole puisqu’il n’a plus pied et on a la surprise d’apprendre que c’est l’armée, avec ses bassins de noyade, qui est à l’origine de la natation civile 
       Autre remontée surprenante à la naissance d’un mythe touristique : le Club Med. Ce n’est pas Trigano qui l’a créé, mais Gérard Blitz qui, après-guerre, était spécialisé dans la réinsertion des prisonniers  en les regroupant, sans bien sûr les concentrer, pour les resocialiser.  
       Les idées de J. D. Urbain se succèdent toujours à une vitesse jubilatoire et communicative : tous les voyages organisés ne sont pas aliénants, un très grand nombre de récits de voyages sont ennuyeux mais pas ceux des vrais écrivains qui « marchent » : J. Lacarrière, N. Bouvier qui, lui aussi fait bon « usage du monde », Colin Thubron, Bruce Chatwin, mais aussi les écrivaines, Isabelle Eberhardt, Ella Maillart et Odette du Puigaudeau, liste non exhaustive tout comme les signes de l’imaginaire collectif que poursuit inlassablement le sémiologue qui, en une heure trente, nous a fait voyager en faisant de nous beaucoup plus que des touristes : des auditeurs avides de décrypter, avec lui le monde des hommes.   
        
        
        

      mardi 9 juin 2015

      Dernier Rendez-vous au café avant l'été, le 20 juin, avec Jean-Didier Urbain

      Le thème de ce dernier café avant l'été ne peut être qu'une invitation au voyage.
      Le récent festival "Etonnants voyageurs" nous rappelle l'importance de la littérature de voyage et le goût que nous en avons.
      Le samedi 20 juin, toujours au Sybar de Vézelay, nous rencontrerons Jean-Didier Urbain, un des spécialistes de la question.

      Jean-Didier Urbain, un décrypteur des voyages





      Jean-Didier Urbain est sémiologue, sociologue, anthropologue, ethnologue…..universitaire et chercheur ! C’est surtout un observateur de nos comportements qui aime décrypter les évidences.
      C’est un des meilleurs spécialistes du voyage, du tourisme. Lui-même voyageur et amateur de littérature de voyage, il est auteur de nombreux ouvrages comme :
      -L’idiot du voyage. Histoires de touristes. Payot 1991
      - Sur la plage. Mœurs et coutumes balnéaires (XIXè-XXè) Payot 1994
      - Secrets de voyage. Menteurs, imposteurs et autres voyageurs impossibles. Payot 1997
      - Paradis verts. Désirs de campagne et passions résidentielles. Payot 2000
      - Ethnologue, mais pas trop. Ethnologie de proximité, voyages secrets et autres expéditions minuscules. Payot 2003
      - Le voyage était presque parfait. Essai sur les voyages ratés Payot 2008
      - L’envie du monde, Paris Bréal 2011
      - et tout dernièrement : Au soleil, naissance de la Méditerranée estivale ; Payot 2014 et chez La Martinière, « Un tour de France en affiches ».
      - Le tour de France des affiches, La Martinière 2015

      Il est aussi un homme cultivé, bon vulgarisateur, qui a beaucoup lu, beaucoup vu, beaucoup pratiqué le voyage, beaucoup observé et réfléchi. Son écriture,  toujours  accessible, n’est jamais obscure.
      Pour lui,  tout est construit. Même ce qui nous apparaît le plus évident, la mer, le ciel, la nature, les couleurs … est construit. Socialement et culturellement construit. Réel, réalité, perception, tout est convention, interprétation, fluctuante dans le temps, dans les lieux, imposée par une certaine classe dominante. Sans même que nous en soyons conscients.
      Le sémiologue, anthropologue, ethnologue, débusque avec gourmandise nos gestes, nos paroles écrites et orales, nos goûts.
      Il distingue deux grands types de voyages et de voyageurs : ceux qui veulent traverser le monde et vagabonder, Guide du routard en poche, et ceux qui ne pensent qu’à trouver le lieu de rêve pour s’y déployer comme des Robinson Crusoè.

      Pour JDU, la mer, comme objet de désir et d’agrément ne va pas de soi.
      « La grande bleue » est une appellation récente et en concurrence constante avec l’Océan. La Méditerranée est féminine, l’Océan est masculin. Femme contre homme, le couple est conflictuel. Elle est mère nourricière de culture, mais aussi  prostituée s’offrant dans l’ombre aux désirs obscurs et infirmière veillant à la bonne santé des européens souffrants.
      Et de retracer la longue et fluctuante histoire du désir de voyager autour ou à travers elle, de s’y poser un temps. Les références littéraires sont nombreuses. L’idée que le sociologue soutient est que les opinions qui l’emportent et imposent des comportements sont toujours celles du Nord et que le passage de la Méditerranée en tant qu’entité de loisirs de l’hivernal à l’estival est récent. Il date en gros des années trente, de la démocratisation des loisirs, d’une réhabilitation du soleil et de la chaleur, de la mode des sports d’hiver, de l’amélioration des moyens de transports. Et du comportement de certains intellectuels, américains notamment, venus du sud des Etats Unis, et que n’effarouchent pas soleil et chaleur.
      L’auteur retrace aussi le développement de concepts comme les clubs de vacances et surtout le Club Méditerranée, utopie vite dévoyée et avoue au fil des pages son goût de la plage, du soleil, malgré le mépris qu’en ont, par souci de se distinguer, ces fameuses classes dominantes qui nous imposent leurs fantasmes et leurs pratiques….